Il est dix heures, la bastide de Bretenoux est déjà éveillée, lorsque dix CRF partent en randonnée. Sous les couverts du XIIe siècle, on s’active à préparer Noël. C’est vrai que nous sommes le vingt décembre ; le thermomètre affiche 11°C. La route traverse la plaine du Mamoul, pour nous mener au pied de la forteresse du seigneur de Castelnau. Dès la première pente, l’imposant château, de rouge construit, expose ses façades au soleil voilé de décembre. Plusieurs siècles furent nécessaires à sa construction, et les seigneurs du lieu effaceront les stigmates de la guerre de cent ans. Ses imposantes façades en tryptique de 80 mètres de long sont dominées de plusieurs donjons. Après quelques minutes d’échauffement garantis, nous voilà sur la crête de St Michel Loubéjou. Les brumes lointaines augurent d’une belle journée. La descente de Puymule vers la Croix blanche atteste du nom du lieu, sur une route en corniche qui ne devait être qu’un minuscule sentier du temps des seigneurs de Castelnau.
La montée se fait rude à nouveau, pour atteindre Belmont-Bretenoux. Un vent frais ralenti notre progression, mais chasse les nuages. Une route de crête autorise un vaste regard circulaire. Nous voilà en surplomb des Tours de St Laurent. Demeure de Jean-Lurçat, les vestiges du château offre au regard deux tours du XIII et XVème siècle, qui domine St Céré et la vallée de la Bave.
Le petit groupe ponctue son ascension par quelques haltes rares et courtes, qui nous amènent au petit village de Crayssac qui, lui, domine la vallée du Mamoul et le village de Cornac. Une montée plus sévère nous hisse au hameau de Circam. De là au milieu des sapins, hêtres et autres bouleaux nous remontons la vallée du Mamoul. Au cœur du Ségala, le Fangas est atteint au milieu des paysages, qui nous rapprochent de l’Auvergne. L’heure avance et Ségéric, offre son manoir à notre regard, tandis que le peloton s’extasie devant de tels paysages. Notre altitude maximale est ici atteinte, nous sommes à près de six cent mètres.
Le château du Fraysse reste secret derrière les hautes futaies. Teyssieu nous accueille avec sa Tour féodale datant du XIIIe siècle. Notre halte pique-nique se fera sur la place du village, au pied de l’Église St Madeleine de Teyssieu. Le restaurant qui fête aujourd’hui, avec un peu d’avance Noël, nous autorise l’installation en terrasse.
La pression, apéritive, aiguise l’appétit. Les agapes sont nombreuses et, bien installés, les cyclos profitent des rayons de soleil. Après le café et moult remerciements à nos hôtes, Francine et Gilbert du restaurant « La table de la Tour », le soleil joue à cache-cache derrière les murs épais des maisons du village. Le vent devenant un peu plus frais, la troupe s’ébranle, pour reprendre la route.
Par le hameau de Cazals nous rejoignons la route d’Estals et ses horizons infinis du Sud au nord. À l’entrée du village d’Estals, nous prenons à droite, direction Le Verdié. La route en forte déclivité nous conduit, à travers bois au hameau de Moulicou dans la vallée du Négreval. Puis ce sera Gagnac sur Cère qui chevauche la limite entre, à le Massif central, et à l’ouest le Limargue, La commune est traversée d’est en ouest par la Cère, rivière venue des Monts du Cantal. Le village est marqué par ses petites ruelles étroites. L’église Saint-Martin, date pour partie du XVIIe siècle. Elle se distingue par un clocher original, carré à sa base, surélevé au XVIIe siècle de huit piliers délimitant la chambre des cloches, surmontée d’un curieux petit clocheton en bardage de châtaignier.
Nous faisons une halte prolongée dans le village avant de reprendre la route en direction de Biars-sur-Cère. La petite route empruntée, longe la Cère pour passer au Port de Lacaze avant de rejoindre Biars bourg. La randonnée touche à sa fin et sur le parking du parc Ayrolles, aucun d’entre nous, n’est pressé de rentrer. Le soleil est toujours là, la température de 17°C, fait d’avantage penser au printemps qu’aux fêtes de Noël toutes proches. La randonnée du solstice d’hiver se termine par de chaleureuses accolades d’au revoir, chacun se promettant de revenir à la prochaine occasion. Ce jour-là tous avaient fait du cyclotourisme : Françis, Marie-Louis, Michel, Guy et Suzanne, Michel et Viviane, Jean, Françis, Thierry. Pilou cette fois, n’a pas rêvé, son cadeau de Noël venait d’être livré avant l’heure ; quelques heures de bonheur et ses amis au pied du sapin !