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24 août 2018 5 24 /08 /août /2018 16:36
En descendant la Cayolle
Entre Ubaye et Verdon - (14/08/2018)
Les gorges du Bachelard

Hier, il a fait orage, le tonnerre a secoué la montagne, le ciel s’est lavé de ses nuages. Ce matin l’azur est limpide, très clair, débarrassé de son humidité, l’horizon lumineux, orangé, pur, annonce une belle journée. Le jour est là,  je suis prêt, dans ma tenue de vélo (pas un maillot aux couleurs d’une société cotée en bourse), je vais monter les couleurs du club en haut de trois cols à plus de 2000. 6h 30mn, je quitte le logis à pas feutrés pour ne pas réveiller le petit monde qui dort encore.

 

Le village est calme, rien ne bouge et la température est fraiche ; je suis à 1500m d’altitude et il me faut descendre 6km pour retrouver la vallée de l’Ubaye. Je traverse cette belle rivière qui avec la Durance alimentent le réservoir de Serre-Ponçon pour entrer dans la vallée et les gorges du Bachelard. Dans ces gorges étroites il fait sombre, seules les plus hautes cimes reçoivent les premiers rayons du soleil. Personne, la route est à moi, je file au fond du canyon vers le col de la Cayolle. Les sommets éclairés sont les bougies de ce met de choix, mon gâteau est sublime, je le dévore avec délice. Le compteur affiche 6°, il va falloir se réchauffer. La première ascension de ma virée devrait vite me faire monter en température. Plus je monte et plus la lumière grandit sur les parois rocheuses. En contre-bas Le Bachelard  m’accompagne dans cette grimpée. C’est un compagnon très bruyant qui dévale la pente en sautant de roche en roche sans se soucier du cyclo contemplatif silencieux que je suis.  Passé le hameau de Bayasse, le torrent c’est éloigné de la route, le silence se fait. Les lacets se font plus serrés, la route se redresse un peu plus, le paysage est magnifique. Le soleil n’entre toujours pas dans la vallée mais les roches sont en pleine lumière. Je progresse à ma petite vitesse en profitant pleinement de cette beauté. Seules quelques impertinentes marmottes, dressées sur leur rocher, osent me siffler. Pour qui se prennent-elles : elles se moquent de ma lenteur ?, m’encouragent-elles à appuyer sur les pédales ? Je crois plus tôt qu’elles fêtent mon arrivée au sommet.

 

Au col de la Cayolle

Il est 9h je suis au col de la Cayolle (2326m). Le soleil qui n’est pas encore bien haut donne tout son relief à la montagne en soulignant tous ses plis. J’ai froid aux orteils, les doigts sont gelés, je suis seul, que ce col est beau.

Je me délecte de cet instant, seul au col avec les marmottes et comme elles je me réchauffe au soleil. Le petit casse-croute avalé, je mets des vêtements secs, le coupe-vent avant de descendre sur Saint Martin d’Entraunes. Ce versant est ensoleillé, il fait bon.  Les 20km en roue libre, entre- coupés de quelques poses photos,  sont un pur régal. La route est plus animée, je croise quelques vélos.

Depuis le col des Champs

 Au panneau St Martin, coup de guidon serré à droite et ça remonte de suite pour 16km. Maintenant le soleil chauffe. La montée se fait à découvert, pas d’ombre. Ce col est peu fréquenté, rares voitures, peu de motos, je ne croise que deux VTT. Les dix derniers Km sont en lacets dans les pâtures en compagnie de marmottes et de quelques vaches ;  normal, je suis au col Des Champs (2093m).

 Blotti dans un pli de la prairie, face à la montagne, je fais ma pose à l’abri d’un petit vent frais qui me surprend. Face à moi j’ai ce qui m’attend pour la prochaine montée entre le mont Pelat et les trois Evêchés mais avant je récupère un peu, la pente était rude.

 Le versant que je descends est bien différant de la montée. Très boisé avec quelques espaces qui s’ouvrent sur les cimes puis sur la perle de la vallée : Colmars. La route est très étroite avec de nombreux lacets souvent très courts. Pas question de laisser partir le vélo, je reste prudent. En sortant de la forêt, je suis à Colmars-les-Alpes. Très joli village du haut Verdon bien gardé, en aval et en amont, par ses deux forts. Encore du Vauban, à l’époque, la frontière était proche.

Colmars


 Nouvelle virée à droite et ça remonte de suite pour 20km vers le col d’Allos. D’abord douce la pente se redresse régulièrement sans avoir de fort pourcentage.  Il y a beaucoup de voitures et de motos qui font chauffer la gomme dans les virages. Après Allos la route monte en lacets dans le domaine skiable de la Foux d’Allos. Je n’aime pas, ce n’est pas intéressant, il vaut mieux descendre ce coté que le monter, le temps passé au milieu des pylônes d’acier est beaucoup plus court.

 

 

Col d'Allos

Une fois en haut (2247m) c’est plus joli, le versant nord est plus « nature », varié et très cyclotouriste. Route étroite et sinueuse avec une grande diversité de paysages tout aussi beaux que la Cayolle. Il y a des vélos partout qui montent le col et redescendent du même coté, des fatigués, des qui zigzaguent, des fringant qui se font du vent même en montant. Je retrouve le Pain de sucre et le Chapeau de Gendarme, mes deux sentinelles de ce matin qui se font de plus en plus grandes au fur et à mesure que la vallée approche.  De gros nuages noirs comment à habiller les sommets. Je ne m’attarde pas, ce serait bien que je rentre sec.

Je retrouve l’Ubaye, et ferme la boucle commencée à l’aube. Il faut maintenant remonter le bonhomme au gite, refaire dans la chaleur les 6km descendus à la fraiche.

Une ballade un peu sportive (3500m de D) avec trois cols très sympas à faire dans les deux sens. Un peu fatigué certes mais j’en ai pris plein les yeux et ce soir le cyclo est heureux.

Demain on chausse les godillots et c’est randonnée au col….

Texte et Photos:

Robert Mayonove membre des Cyclos Randonneurs du Quercy.


 

Chapelle des Agnelets
Barcelonnette

 

 




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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