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27 janvier 2018 6 27 /01 /janvier /2018 09:01

Pierre est un voyageur; il ne veut entendre parler que de six-cent cinquante et ne fait pas de photos. Il est aussi partageur et nous fait profiter par son récit, de ses péripéties à travers la France. Un voyage du Lot aux Pays-Bas, en cyclo-camping, décrit à sa manière, où la nature prend toute sa place ! L'objet du voyage aucun, le plaisir de pédaler sur sa randonneuse.

 

   "Dit-on Anvers ou Antwerpen ? Quelle importance, toujours est-il que cette ville du nord de la Belgique est très belle. Je m’y suis rendu en Août pour mon traditionnel voyage à vélo annuel. Pourquoi Anvers ? Aucune idée, histoire de voyager à vélo et d’aller voir un endroit que je ne connais pas et si possible par un parcourt intéressant et surtout quel bonheur de franchir une frontière. Voici un rapide résumé de ce voyage.

   Il est 8h15 le vendredi 4 Août  quand j’embrasse mon épouse et démarre  directement par une côte en direction d’Anvers ???!!! Euh ! non d’abord Martel à 15km  où j’ai le plaisir de retrouver Régis qui roulera à mes côtés  jusqu’à Beynat . Vittel fraise pour lui, panaché fraise pour bibi et chacun repart de son côté. En fin d’après midi je plante la tente à St Augustin dans le massif des Monédières en Corrèze au même endroit que l’année dernière lors de mon voyage à Verdun.

   Le lendemain le brouillard est tel que le massif est totalement noyé dedans, très vite mes lunettes se mouillent et me gênent pour voir la route. Dans la bourgade de Bugeat l’humidité se dissipe et je commence doucement à sécher. Après quelques courses je traverse les milles vaches (les milles sources et non les vaches qui font meuh ! d’où l’expression « il pleut comme vaches qui pissent !! ») Une fois en Creuse, le soleil apparait, le paysage est splendide. Dans une descente mes arceaux de tentes tombent sur la route et 2 voitures passent à quelques centimètres d’eux OUF !! Casse croûte sous un sapin au bord du lac de Vassivière un très bel endroit. Le soir bivouac dans la cours d’une grange avec l’autorisation du propriétaire.

   En général je me réveil à 6h30 et démarre vers 8h soit une heure et demi de rituel. J’émerge du duvet, prépare mon petit déjeuner du café et 2 ou 3 pains au chocolat. Au beau milieu de la nature, un moment agréable, l’odeur des bois, des feuilles humides le chant des oiseaux,  écouter, voir, sentir, un vrai plaisir ! Et, enfin toilette, pliage des bagages, un au revoir à l’endroit où j’ai dormi et l’aventure continue. Je rentre dans le Cher avec de moins en moins de côtes. Je commence à traverser des régions avec des champs à perte de vue. Je roule et médite. Médite de plein de choses et de ma vie en particulier mais l’optimisme triomphe toujours, je suis sur le vélo, mon élément, je me déplace à travers ce beau pays qu’est la France avec ses contrastes, ses paysages, ses architectures qui changent au fur et à mesure que l’on avance. Se déplacer par sa seule force physique et morale quelle bonheur de vivre, quand je pense que certain avec un VAE prétendent faire la même chose… je ne lance pas le débat ! Cette nuit je m’installe entre deux collines avec un chevreuil et deux chevrettes qui ne sont pas du tout contents de me voir sur leur territoire. Dans la nuit à trois reprises le chevreuil s’approche de la tente et brame. Réveil en sursaut je gueule à mon tour et entend leurs sabots qui résonnent dans le sol.

   Après avoir dit adieu à mes potes chevreuils je roule en direction de Bourges, ville que je ne connais pas. La cathédrale est absolument immense et n’arrive pas à détacher mes yeux devant ce vaisseau de pierres. Un seul mot une merveille. Je sors de la ville de Jacques Cœur et décide de dormir à Gien au bord de la Loire. Le soir pizza ignoble dans la pizzéria « La ….) Pardon ! Nous ne sommes pas à Tripadvisor.

   Le 5ème jour je traverse Montargis sous quelques averses et dis à mes pneus « Les enfants c’est ici que vous êtes nés »et bien vous n’allez pas me croire mais mon pneu arrière est à plat. Incroyable mais vrai ! Je m’installe le soir de nouveau en pleine nature et à la tombé de la nuit et là Pan ! Pan ! avec aboiements de chiens. M… !! Une battue si un ou plusieurs sangliers passent sur la tente s’en est finie de moi. Finalement cela ne durera pas. Je ne vous cache pas que la nuit a été longue et qu’à l’avenir s’installer en pleine nature dans des régions de chasses m’incite à la prudence pour mes prochaines nuits.

   Donc je disais après une nuit agitée, les matins sont des moments bucoliques, petites fraicheurs, rosée, odeurs d’herbes mouillées, petit à petit la brume se dissipe pour laisser place au ciel bleu. Ces derniers jours j’ai traversé le Loiret, la Seine et Marne et m’installe dans la cours d’une ferme du département de l’Aisne. Vite vite ! un orage arrive le ciel est noir et il vient tout droit vers moi, le dernier piquet est planté quand je plonge dans la tente avec l’arrivée des première gouttes. Boum ! Boum ! La violence de la pluie n’auront pas raison de ma tente, elle est âgée de 10 ans et est encore bien étanche heureusement. Une bonne tente doit être bien entendu étanche, respirable, légère (la mienne  2kg) et de couleur sombre pour la discrétion. L’orage passé je me retrouve dans le cimetière d’à côté pour y faire ma toilette du soir en toute discrétion. Je me trouve sous l’axe d’atterrissage de l’aéroport de Paris qui à vol d’oiseau, la bonne blague, ne se trouve pas très loin. Un A380 passe bas au dessus de ma tête, c’est très impressionnant, c’est très gros. Avant la tombé de la nuit je m’amuse à les observer à la jumelle et au lit.

   Je resterai toute la journée dans l’Aisne. Soisson et Laon me verront passer au loin. C’et le vent de face que je traverse ce département d’une tristesse incroyable, que les confrères locaux me pardonnent mais lorsque l’on arrive du Quercy ou du Périgord !!! Mais je serai très gentiment accueilli par Hervé et sa maman qui tiennent absolument  à ce que je vienne trinquer plusieurs verres de rosés avant de m’installer derrière leur ferme. Qu’il en soit remercié je leur enverrai une carte postale d’Anvers. C’est curieux en regagnant ma demeure de toile je ne marche pas droit, la fatigue et le vent de la journée sans doute ?

   Mes chers voisins coq et poules me serviront de réveil. Aujourd’hui ça ne rigole pas. Une virée de plus de 150km avec le franchissement de la frontière franco-belge au nord de Maubeuge. C’est toujours un moment d’émotion que de franchir une frontière, je suis quand même venu jusqu’à là avec mon p’tit vélo. Ma première ville belge sera Mons. Ravitaillement et direction plein nord. Je compte m’installer dans le village de Herne où selon la carte Michelin il y a un camping. Une fois arrivé je me renseigne et me rend compte que je me trouve en Flandre. Demander un renseignement dans la langue de Molière en Flandre pose quelques problèmes. On a l’impression de déranger, quand même une dame m’explique où il se trouve. Je mettrais plus de 45mn pour le trouver, et pour cause il ne s’agit pas d’un camping mais d’un genre de club privé avec plein de mobil’ homes. Le patron m’acceptera moyennant… 20 € !  P… l’enfoiré il aurait pu me faire une fleur et je serai venu consommer au bar et ben des clous. Je ne suis pas prêt d’oublier ma première nuit belge.

   Le grand jour est arrivé. Anvers est à environ 100 km, j’y serai dans l’après midi. J’emprunte des vélos routes, elles sont innombrables et très mal indiquées. Je ne fais que tourner en rond et même parfois me retrouve au point de départ  grrrrr ! Je me décide donc de rouler sur les grands axes avec la piste cyclable par côté. L’enfer, elles sont dans un état lamentable, qu’est c’qu’elle fout la DDE locale. En plus il pleut, les camions, les klaxons quand je souhaite la quitter un moment. Entre deux averses j’enlève ma cape et comme d’habitude je la place en travers du guidon. Dans une descente elle se prend dans la roue avant et fait plusieurs tours avant de pouvoir m’arrêter difficilement à cause des patins mouillés. Ouf ! Je ne suis pas tombé, en revanche la cape après la roue s’est prise dans la chaine. A l’origine cette cape était jaune en un clin d’œil elle devenue jaune et noire. Par chance je n’en aurai plus besoin pour aujourd’hui, elle est très sale et avec l’eau je me sali rapidement. Ah la pluie ! Anvers me voit arriver avec le soleil (merci mon pote Hélios) je me dirige directement à l’office de tourisme de la gare centrale. Son architecture baroque est splendide. Une dame m’indique que le camping se trouve en face de la rivière  Shelde, l’Escault en français, et pour s’y rendre deux possibilités. Le bac gratuit ou un passage souterrain réservé aux piétons et cyclos. Je décide de passer sous le bras de mer pour commencer. Problème pour traverser la route du bord de mer pour accéder au tunnel. Je suis tombé en pleine Gay Pride. Je ne m’y attendais pas. Le cortège est très long, c’est un spectacle impressionnant. Musiques, danses, filles et garçons dans les innombrables chars se lâchent, ris, chantent, bref ils sont heureux. Je réussi à me faufiler entre deux chars le temps de me faire engueuler pas un chauffeur. Encore un petit problème le tunnel se trouve à 4km en amont du bras de mer. On y descend par un ascenseur à 45° il fait plus de 500m pour une profondeur de 30m, claustrophobes s’abstenir. Et c’est reparti pour 4km et encore 4 pour rejoindre un camping super sympa. Le soir orage et feu d’artifice juste à côté, bizarre.

   Ce matin je lave comme je peux ma cape et à moi Anvers et ce coup-ci je prends le bac. J’adore rouler et flâner en ville à vélo. De suite corvée cartes postales et bien entendu baraque  à frites avec mayonnaise Mumm... Je ne m’attarderai pas à vous raconter l’histoire d’Anvers qui est d’une grande richesse. Juste pour vous dire quand même qu’en trainant au hasard dans les rues voilà que je me retrouve dans le quartier où des charmantes dames légèrement vêtues se trouvent derrière des vitres un peu teintées. Elles sont ravissantes et en passant à vélo devant l’une de ces vitrines une adorable demoiselle blonde me fait un clin d’œil que je rends poliment, c’est certain elle a repéré mon Cévennes. Peut être une future adhérente ? En fin d’après midi je regagne l’autre rive et regarde le soleil se coucher sur Anvers. Les toits et les flèches de plusieurs cathédrales s’enflamment. C’est magique !! Je me sens bien et triste à la foi. Il est vrai que j’aime rouler seul mais dans certain cas je regrette que personne ne puisse partager ces moments de bonheurs. C’est un peu d’égoïsme.

   Après un dernier adieu à Anvers je me dirige vers les Pays bas. J’y roulerai une journée et ce sera largement suffisant. À part une vélo route le long de la mer avec au large les super tankers du monde entier, je ne suis pas emballé par cette petite virée Néerlandaise, seul les petits villages remarquablement fleuris et avec leur canaux sont charmants. Je rentre de nouveau en Belgique et m’installe dans une station balnéaire immense du nom de Knokke- Heist à côté de Zeebrugge. Pour trouver un resto le soir tintin !! Tout mais alors tout est complet, incroyable, je mangerai une pizza basique dans un kébab, en tout cas meilleure que celle de Gien.

   Le lendemain je comptais rejoindre Dunkerque et bifurquer plein sud jusqu’à Amiens et rentrer par le train mais la météo est exécrable. Je prends donc le train dans cette ville du nom de Knokke-Heist jusqu’à Lilles. Arrivée à Lilles toujours la flotte, je reprends le train ce coup- ci jusqu’à Arras. Je fais sécher mes affaires dans un square de cette belle ville et roule en direction d’Albert dans la Somme. Adorable petite cité où la rivière Somme est petite et limpide.

   C’est décidé j’arrête aujourd’hui, je rejoins Compiègne pour une dernière virée, ville chère à notre copine Jeanne d’arc, merci les bourguignons, m’installe dans hôtel à côté de la gare, traine un peu dans cette petite ville où se trouve un splendide hôtel de ville. Je n’irai pas voir le wagon de Retonde peut être une autre fois.

   J’arrive à Paris à la gare du Nord, rejoint Austerlitz et enfin Souillac. Le voyage est bien fini, ou plutôt non il me reste encore 7km jusqu’à chez moi.

   Un voyage de plus, combien ai-je de km depuis que je roule ? Aucune idée ne voulant plus de compteur mais cela doit pas mal chiffrer. Je songe déjà à mon prochain voyage l’été prochain, un projet  aller-retour Pinsac Avignon, aller par les Cévennes et retour par le massif central. Aller à la prochaine mes chers amis".

Pierre Maroselli

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