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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 09:42

 

 

1 C'est part, les kiki! (4)

 

 Prêt pour le départ !

 

« Ce n'est pas une blague, mais vous êtes les heureux lauréats d'un tirage au sort
fait par huissier. Vous avez gagné le droit de participer à un beau voyage, un
jour de pleine lune, fin avril (Pâques exactement), qui vous mènera de la
banlieue toulousaine (ou d'ailleurs) au Rhône en passant par ce charmant plateau
qu'est le Larzac. »

 

Le 19 décembre, déjà un petit rappel de Philippe, avait titillé mon égo, qui un jour de printemps avait cru bon de ………..moi aussi, je…… !!!  Mais bon,  une offre comme celle-là on ne la laisse pas passer… quoi que !

L’esprit d’abord rempli de doute et de questionnements, il fallait prendre cette décision. Non pas cruelle, mais  sérieuse et hypothétique pour les premiers mois de 2011. Premier mois, que dis-je premier jour du premier mois. Le premier Janvier exactement, un samedi pas très froid, mais après une nuit un peu courte, le « Follis » m’emmène pour une courte sortie en vallée de dordogne

Samedi 8 janvier : Le pari fou de faire une flèche pascale est lancé. Philippe Deveaux, connaissance de longue date à décidé de m’embarquer dans cette galère. Il faut donc rouler, rouler, rouler….. Pour avaler ces 360 km minimum en moins de 24h. Aujourd’hui je teste donc la bonne tenue des fixations de l’éclairage. Deux phares cateye devant et deux feux rouges à l’arrière. L’ensemble s’est bien comporté même si aujourd’hui je n’ai utilisé que le feu arrière pour rentrer par mesure de prudence. En revanche les jambes ont du travail à accomplir pour avaler les kilomètres.

Une sortie le samedi et le dimanche suivant, continuent de formater ce corps, au pédalage continu, mais il fera froid sans doute, il fera pluie peut-être, il fera nuit c’est sur.

Dimanche 23  janvier 2011 :  « Demain dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, je partirai….! »  avais-je pensé depuis que ce rendez-vous des Crf avait été fixé à Figeac pour ce 23 janvier. Préparant cette flèche pascale à venir ce serait un excellent exercice à rouler à la pointe du jour, dans un froid glacial – les kms et le sommeil en moins. Avec –8° au thermométre, tous feux allumé comme un sapin de Noël, me voilà dans la descente de Gluges. Habillé de la pointe du crâne à la pointe des orteils, seul le nez dépasse, pour tenir les lunettes. A Montvalent le compteur à déclaré forfait sous le froid mordant. Jusqu’à Gramat le corps bien au chaud résiste. Plus tard, sur le causse central entre Reilhac et Espédaillac, entre -10 et -12°c ,le froid finit par gagner les doigts des mains malgré deux paires de gants. Le soleil à fait son apparition mais ses rayons n’ont aucun effet. A Grèzes, j’appelle mes courageux compagnons qui eux sont partis de Figeac, à l’assaut du causse. A peine dix minutes après mon arrivée, voilà mes trois amis emballés comme des touaregs en plein désert. Il y a là Suzanne, Guy et Michel, fidèles, et frigorifiés. Après avoir ingurgité deux barres congelé, la boisson est inaccessible, car gelée dans le bidon. Il est près de 11 heures et la température est de –2°c. La descente vers Brengues ne nous réchauffe pas plus que la vallée du Célé, pourtant ensoleillée. Alors que mes compagnons ont rejoint la Combe Dorée, j’arrive chez les amis Bergé vers 12h. Quelque peu rafraîchi, mais j’ai bien supporté la sortie, une bonne augure…..

Ainsi passent les samedis et les dimanches, le plus souvent avec une météo clémente, jusqu’au brevet de 100 km de Cahors où nous finissons trempé. Plus tard en mars, j’irai à Luzech pour faire l’ouverture du Codep, puis à Gourdon le cent bornes avec en plus l’aller et retour Martel, près de 180km.

Le 26 mars c’est le 200 km à Cahors avec mes futurs compagnons de route. L’équipe est en préparation studieuse tout au long des 200 kilomètres jalonnés de bosses, ou plutôt de « bougnes »comme l’a dit Philippe le capitaine de route.

Il y aura quelques séquelles, et une belle tendinite au genou droit redonne un doute à ce projet qui semblait en bonne voie. Un remède de vétérinaire aura raison de ce mal terrible en trois ou quatre séances plutôt douloureuses que les sportifs de haut niveau doivent connaître. Douloureux, mais diablement efficace.

Arrive ce vendredi 23 avril. Si la météo importa peu ces dernières semaines, elle avait depuis 24 heures retenues toutes les attentions de cette fière équipe regroupée à l’Union (31) pour le départ de l’aventure. Car l’aventure c’en était une pour Annie et moi, les nouveaux venus à cette discipline d’endurance. Le reste de l’équipe, Philippe, capitaine chevronné, Nicole rompue à l’exercice et Dominique récidiviste de l’année précédente.

Déjeuner sympa et détendu chez Philippe et Nicole qui m’accueille avec Annie. Peu avant midi départ vers le parking où est fixé le rendez-vous avec Dominique le cinquième, et Jean le photographe. Il mesure l’anxiété au volume des bagages embarqués ; je dois pas être mal ! Puis c’est le départ. Le vent souffle fort et ce sera pour toute l’après-midi. Il est midi lorsque le groupe s’élance, presqu’aussitôt stoppé par la chute d’un arbre en travers de la route. Le rythme est donné par Philippe, 20 km/h avec un vent violent de trois quart ; ce n’est pas facile à tenir. Chacun essaie de s’abriter de celui qui le précède. Ce n’est pas très efficace. Rabastens, Gaillac, Albi sont traversé sans encombre sous la direction de notre capitaine de route. Les trois hommes se relayent sans faille pour garder le rythme. Après Albi, dans la vallée du Tarn nous espérons être un peu plus à l’abri. Ambialet, première pose, premier contrôle, premier ravitaillement ; il est un peu plus de 17h. Nous avons à peine dix minutes de retard. Le vent est moins sensible dans la vallée.

 

 

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 Premier obstacle

 

Nous repartons et peu après Brousse le Château commence les premiers essais d’éclairage dans les tunnels successifs. Tout va bien. La vallée du Dourdou nous conduit sans encombre vers St Afrique, deuxième contrôle où nous retrouvons à table un groupe de cyclos partis pour faire une Trace Vélocio demain. Echange sympa avant le tombée de la nuit, dans la vallée de la Sorgue. Il fait nuit lorsque nous faisons halte chez la maman de Nicole à Versols, vers 22h. Merci pour cette pause et ses encouragements. Le vent à faibli, les organismes ont été mise à mal durant l’après-midi. Le repas efficace reconstitue nos forces. Nous allons maintenant entrer dans la nuit et les difficultés.

Cela ne tarde pas. A peine 10 kilomètres de parcourus et c’est la montée de Cornus. Je ferme la marche. Fatigue ou excès de prudence, sans doute les deux ; je suis les feux rouges de Nicole à distance. Petite pause rapide et bienfaitrice à Cornus. La nuit est noire, le vent tombé…on annonce de la pluie pour la nuit ! Au Caylar les fêtards nous saluent. Chacun s’est rhabillé pour la nuit. Les bavardages sont interrompus. Le groupe semble comme en sommeil, mais avance, efficace. Les réfléchissants de nos équipements reflètent nos éclairages ; fiables et bien voyants. Un peu avant St Pierre de la Fage, la pluie annoncée arrive, pas trop violente quand même et pas trop froide ; huit degrés. Un groupe de flêchards Villefranchois nous dépassent dans la bonne humeur. Après une courte pause, voilà que nos flêchards nous dépassent à nouveau victimes d’une erreur de parcours ! Certains ne comptent pas kilomètres ! A St Maurice de Navacelle il faut aborder la rapide descente vers les Gorges de la Vis. La route est mouillée, prudence toute. Je bénéficie pendant quelques kilomètres des phares d’une voiture qui n’ose pas doubler. Enfin la route est plus plate, la pluie à cessé de tomber.

 

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Il fait nuit, il fait pluie à St Pierre de la Fage

 

Ganges est endormi, je n’ai pas sommeil, mais je trouve cette nuit un peu longue. La route est facile à cet endroit. Pause à Ganges, il est cinq heures. Dominique et Philippe sont formidables à mener le rythme. Je serais en retrait jusqu’à l’arrivée.

St Hypolite du Fort, coup de fatigue pour Nicole qui laisse un peu de son ravitaillement dans les bas côtés. Pause et inquiétude pour le groupe. Une douleur au genou droit me rappelle qu’il n’y pas si longtemps j’avais une tendinite, mais il ne semble pas s’agir de cela. Annie à mal aux fesses, Philippe mesure la situation, Dominique s’impatiente, en bonne forme !  Un peu plus loin sur la route chacun veille aux bobos de ses compagnons, le jour se lève, les arrêts se multiplient, brefs, mais témoignant d’un tournant de l’épreuve, le cap des 300 kilomètres !

A  Moussac, Philippe nous promets un vrai petit déjeuner à Uzès. Dominique le plus en forme malgré une petite tendinite au tendon d’Achille, prend un peu d’avance pour quérir croissants et chocolatines, puis café au lait. A Uzès, le marché s’installe, le soleil est revenu. L’instant est apprécié, un quart d’heure d’arrêt et plus que soixante kilomètres. Il faut repartir, la fatigue se lit sur les visages,  le doute aussi, la réussite au bout peut-être ?

Nous repartons vers Pouzilhac, Tresques, Bagnol-sur-Cèze. Erreur de parcours à la sortie de Bagnol ! Piégé derrière une voie ferrée, chacun guette le passage à niveau qui nous ramènera sur le bon chemin. Il est 11h30, la bonne route retrouvée, la traversée d’Orsan se fait avec le bonheur au bout de la route qui mène à Laudun. 11h45, les cinq amis rentre dans Laudun, déçut de ne pas y trouver de comité d’accueil. Il a été déplacé. Philippe est content d’avoir mené son équipe au bout, nous d’être arrivé. Il est 12h30 lorsque nous prenons notre repas de réussite. La fatigue et la joie se mêle sur les visages. Que c’est beau de réussir une flèche !

 

365 km de voyage, sans jamais s’éloigner de plus de 300m les uns des autres. Des mots justes, pour réconforter. Mais aussi ces moments de doute, vite balayé par le souci des autres ; qu’elle belle équipe nous faisions. Merci Philippe, Nicole, Annie, et Dominique.

 

Michel Ponchet

 

     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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commentaires

J
Bravo Michel ainsi qu'à toute l'équipe.<br /> J'éprouve un peu de nostalgie à lire ton récit, les longues distances ont toujours été ce que j'ai préféré dans le cyclotourisme, surtout réalisées dans cet esprit d'équipe.<br /> Amitiés<br /> Joseph
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D
Tu vois Michel on trouve aussi du plaisir à faire de la longue distance avec une belle équipe bien soudée et bien menée par Philippe.<br /> Ton beau récit en témoigne. En tout cas bravo à tous car le but n'est pas de battre un record mais de mener à bien une aventure humaine.<br /> Bien amicalement<br /> Daniel
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